Ces derniers mois, les musulmans de France font face à une flambée d’actes haineux et hostiles : tentatives d’incendie d’une mosquée avec des fidèles en prière à l’intérieur, tags de croix gammées, têtes de porcs accrochés aux murs, propos racistes, menaces de mort envers des responsables de mosquées ainsi que des fidèles et bien d’autres infamies qui sont malheureusement devenues le quotidien des musulmans de France.
La parole raciste antimusulmane dans certains médias n’est pas seulement “libérée”, elle est même honteusement promue par des personnes sans autre compétence que celle de “taper” sur l’islam et les musulmans. Ces personnes , comme d’autres qualifiées abusivement d’islamologues ou d’anthropologues, bénéficient souvent d’une promotion médiatique fulgurante. S’en prendre aux musulmans est plus que jamais devenu une « affaire qui rapporte ».
Certains médias semblent même avoir une préférence pour les détracteurs et les pourfendeurs de l’islam et des musulmans “d’origine arabo-musulmane”. En revanche, les musulmans qui pratiquent paisiblement leur religion et qui en véhiculent une image positive ne sont que rarement pour ne pas dire jamais invités.
Durant de nombreuses années, certains avaient besoin de se dissimuler derrière le terme “d’islamisme” pour jeter l’opprobre sur l’ensemble des musulmans de France. Aujourd’hui, force est de constater que des personnalités politico-médiatiques s’en prennent désormais ouvertement et directement à l’islam et aux musulmans, et non plus à “l’islamisme”.
Ce contexte favorise la prolifération d’actes antimusulmans et plonge les musulmans de France dans une « atmosphère suffocante ». C’est ce qui ressort d’une enquête publiée aujourd’hui par le journal le Monde. Selon cette enquête, ce sentiment est désormais partagé par des milliers « de Françaises et Français de confession musulmane « bien installés » qui songent de plus en plus à émigrer ».
Cette ambiance malsaine fait que les actes antimusulmans sont sous-estimés. Comme l’a souvent signalé l’Observatoire de lutte contre l’islamophobie rattaché au CFCM, de nombreuses victimes ne déposent pas plainte. De fait et de l’aveu même du ministère de l’intérieur, les chiffres officiels sont bien en deçà de la réalité. Sans oublier qu’aucun organisme ayant accès à certaines informations n’est officiellement chargé de les décompter.
Ils sont ensuite minimisés et banalisés. En effet, lorsqu’ils sont attaqués en raison de leur appartenance religieuse, les musulmans de France ne bénéficient pas, de la part de nos responsables politiques, de la même solidarité que d’autres minorités. Ils ne bénéficient pas non plus de la même attention médiatique lorsqu’ils font l’objet d’actes condamnables qui sont le plus souvent invisibilisés.
Le CFCM n’est pas dans une optique de victimisation face à toutes ces épreuves. Mais il entend l’inquiétude légitime et l’angoisse croissante des musulmans de France.
Son rôle est aussi d’alerter et de combattre cette dérive et ce climat anxiogène et nauséabond digne des prémices des années 30.
Le CFCM :ent enfin à saluer l’aZtude exemplaire des musulmans de France qui, malgré toutes ces aQaques et face à tant d’adversités, savent garder leur sérénité et leur dignité.
Paris, le 18 avril 2024
Le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM)