Face à la situation préoccupante que traverse notre pays, nous, responsables du Conseil Français du Culte Musulman, réitérons notre appel à l’apaisement et à la raison. Nous le faisons, non pas en tant que responsables du culte musulman mais en tant que citoyens soucieux de la sécurité et de la paix dans notre pays. Pour nous, cette situation n’a de rapport ni de près ni de loin avec un quelconque culte, et ce malgré les tentatives réitérées de certains individus mal intentionnés qui s’efforcent de créer ce rapport à tout prix.
Aussi, dans le sillage de nos précédentes expressions et de celle de la Conférence des Responsables de Culte de France (CRCF), nous réaffirmons que :
- Nous comprenons la colère légitime de nos concitoyens à la suite de la mort tragique du jeune Nahel. Mais nous condamnons son instrumentalisation dans des actes de violence et de désordre. La violence ne rendra pas la vie au défunt. Elle n’apaisera pas non plus la souffrance et la douleur de sa maman et de ses proches.
- On ne peut pas réclamer que justice soit rendue en saccageant par exemple des mairies, des écoles, des pharmacies, des commissariats, des moyens de transports, piller des commerces ou détruire des biens publics ou privés. Cette forme d’autodestruction que rien ne saurait justifier prive injustement nos concitoyens de leurs biens et de services indispensables auxquels chacun a le droit.
Par ailleurs, la mise en danger d’autrui, de soi-même et de nos forces de l’ordre dans des affrontements violents est totalement irresponsable et inacceptable.
- Malgré les déclarations inadmissibles et dangereuses de certains syndicats de policiers, nous devons tout mettre en œuvre pour préserver et consolider le lien de confiance entre la population et nos forces de l’ordre. Ce lien est plus que nécessaire pour notre pays, il est vital.
Rien ne saurait justifier de jeter l’opprobre sur l’ensemble de nos policiers et gendarmes qui ont tant donné et continuent de donner pour notre sécurité au risque de leur propre vie.
- Tout en mesurant la complexité du contexte que nous traversons et l’ampleur des défis que relèvent nos élus et nos gouvernants, nous les appelons à œuvrer davantage pour faire de notre pays une nation inclusive, juste et fraternelle.
- Les violences d’aujourd’hui comme celles du passé sont des symptômes de maux parfois très profonds. Les autorités civiles ou religieuses, les acteurs associatifs et toutes les forces vives de notre pays doivent agir en citoyens responsables, unis par le pacte républicain qui nous engage tous, y compris au-delà du périmètre de nos activités.
Paris, le 1er juillet 2023.
Le Conseil Français du Culte Musulman