Selon les agences des Nations Unies et de nombreuses ONG, des enfants meurent aujourd’hui de faim à Gaza. Depuis dix semaines, l’armée israélienne empêche toute entrée de nourriture, provoquant une famine dramatique et délibérée. Cette stratégie s’inscrit dans un plan de destruction systématique de la population de Gaza, dénoncé depuis des mois par des voix du monde entier.
Ce plan génocidaire a été annoncé publiquement par plusieurs responsables israéliens : il vise à anéantir Gaza, à affamer sa population – y compris les enfants et les nourrissons – en bloquant l’aide humanitaire, à détruire les hôpitaux et à empêcher l’acheminement des médicaments, à châtier collectivement les civils et à pousser les survivants à l’exil forcé.
Ce que nous voyons aujourd’hui à Gaza, c’est un génocide. Un génocide filmé en temps réel, perpétré en toute impunité. Une population enfermée, privée d’accès aux soins, à l’eau, à la nourriture, et soumise à des bombardements incessants. Une punition collective infligée dans un silence glaçant, complice ou résigné, des grandes puissances.
Les images d’enfants mutilés, opérés sans anesthésie, ou réduits à l’état de squelettes par la faim, marqueront à jamais la conscience humaine. Elles resteront comme le symbole d’un monde qui a détourné les yeux, alors qu’il était encore temps d’agir.
La violence extrême exercée à Gaza évoque les pages les plus sombres de notre Histoire. Elle révèle aussi la gravité de la trahison de celles et ceux qui, dans notre pays, refusent de condamner ces crimes.
Les musulmans de France, comme tous les citoyens épris de justice, garderont en mémoire cette trahison : celle des valeurs fondamentales de la France, de ses engagements internationaux, du droit humanitaire, des droits des enfants, de la liberté de la presse et des principes universels inscrits dans notre Constitution comme dans les textes fondateurs des Nations Unies.
Le président de la République, M. Emmanuel Macron, a soulevé que l’essentiel de l’humanité nous regardait et ne comprenait plus ce que nous faisions pour l’Ukraine si nous restions silencieux sur Gaza. Ils souligne une incohérence majeure : d’un côté, l’Occident se mobilise avec force face à l’agression russe en Ukraine ; de l’autre, il reste passif face à l’horreur en Palestine.
Face à cette barbarie, il faut agir. Il est temps pour la France et pour l’Union européenne de prendre des mesures concrètes et courageuses :
– Reconnaître sans délai l’État de Palestine,
– Suspendre les accords d’association avec Israël,
– Imposer des sanctions économiques et diplomatiques fortes, afin de faire pression sur un gouvernement qui poursuit, sans dissimuler ses intentions, un programme de colonisation et de déportation.
Le silence est une complicité. L’histoire jugera ceux qui l’auront entretenu.
Paris, le 19 mai 2025
Conseil Français du Culte Musulman (CFCM)