Le Président du CFCM, M. Mohammed MOUSSAOUI, accompagné du nouvel aumônier national des prisons, M. Mohamed LOUESLATI, ont été reçus ce vendredi, par le garde des Sceaux, ministre de la justice.
Cette rencontre a été l’occasion de lui présenter l’état des lieux de l’aumônerie musulmane pénitentiaire et le projet qu’elle ambitionne de mettre en œuvre dans les jours et mois à venir.
Avec 270 aumôniers en majorité bénévoles, les interventions dans les 187 établissements pénitentiaires ne sont pas assurées dans des conditions satisfaisantes. Il convient de revoir, en lien avec les autres aumôneries, le statut des aumôniers ainsi que les moyens dont ils disposent.
L’interaction entre l’aumônerie nationale et les aumôneries régionales est souvent insuffisante. Il est souhaitable de renforcer cette interaction pour un meilleur suivi et partage d’expériences.
A ce propos, les échanges des aumôniers musulmans avec leurs homologues des autres cultes sont une source d’enrichissement qui doit être davantage exploitée.
L’aumônerie musulmane souffre d’un déficit important en matière de formation pour faire face aux phénomènes de radicalisation au sein des prisons. Depuis le décret n° 2017-756 du 3 mai 2017, les aumôniers militaires, hospitaliers et pénitentiaires, doivent obtenir un diplôme universitaire de formation civile et civique, pour assurer une assistance spirituelle en adéquation avec les valeurs républicaines et être indemnisés. Or, s’agissant du culte musulman, les diplômes universitaires n’ont pas été suffisamment investis par les aumôniers en exercice. Il convient d’envisager rapidement, dans le cadre plus général d’une réflexion sur le statut des aumôniers, un plan de formation théologique et profane.
Le garde des Sceaux a quant à lui réaffirmé son souhait d’accompagner une réflexion sur l’aumônerie pénitentiaire. Il a souligné la nécessité de prendre en considération les expériences des dernières années et d’accentuer les efforts en matière de réinsertion des détenus et de lutte contre la radicalisation dans les prisons. L’objectif est d’améliorer la prise en charge et le suivi des détenus radicalisés, ainsi que des détenus souffrant de troubles du comportement et d’altération du discernement.
Le Garde des Sceaux a enfin exprimé sa volonté de maintenir un dialogue ouvert et soutenu entre les aumôneries et l’administration pénitentiaire, un dialogue qu’il considère comme essentiel pour l’amélioration des conditions carcérales dans notre pays.
Paris, le 30 avril 2021
Mohammed MOUSSAOUI
Président du CFCM